Au nom du principe de précaution, le Parlement aurait du continuer d’interdire la consommation de farines animales

Strasbourg, le 6 juillet 2011

Levée de l’interdiction des farines animales
Michele Rivasi : « Au nom du principe de précaution, j’aurais préféré que le Parlement Européen continue d’interdire la consommation de farines animales à tous les animaux »

Le Parlement Européen, via en particulier le groupe des Verts/ALE, a cherché à limiter les dégâts en renforçant les conditions nécessaires à la proposition de la Commission de levée partielle de l’interdiction sur les farines animales. En la limitant aux non herbivores, et aux seuls morceaux propre à la consommation humaine. Mais en réclamant aussi des analyses plus fiables permettant d’identifier l’espèce d’origine des protéines présentes dans les farines, ou en renforçant les contrôles amont et aval de la filière de transformation afin d’éviter les mélanges de farine et que des cochons se retrouvent à mangerdes farines issues de cochons…

« A titre personnel, malgré toutes les contraintes que l’on peut fixer, je reste néanmoins partagée sur ce dossier, déclare la députée européenne Europe Ecologie Les Verts Michèle Rivasi, membre de la commission Environnement et Santé publique du Parlement Européen et rapporteure sur ce texte au nom des Verts/ALE. Je trouve par exemple surprenant qu’avec les nouveaux problèmes de santé publique et de sécurité alimentaire auxquels nous sommes confrontés et sur lesquels nous savons très peu de choses, on puisse sereinement envisager de réintroduire des farines animales dans l’alimentation de certains élevages industriels, tels que les porcs, la volaille ou les poissons. »

« Comment va-t-on controler que les filières restent différenciées ? Comment voulez vous empecher l’erreur humaine dans des exploitations où se trouvent à la fois des volailles et des bovins ? Il vaut mieux éviter ces prises de risque de contamination croisée. C’est pourquoi, avec un certain nombre de députés français et britanniques nous avons voté contre ce texte. Trop d’incertitudes scientifiques persistent encore autour des maladies à prions, ces agents infectieux responsables de la tremblante du mouton, de la vache folle et de la maladie de Creutzfeldt-Jakob chez les humains. C’est pourquoi, par principe de précaution, il vaut mieux continuer d’interdire la consommation de farines animales à tous les animaux. »

« En terme de facteur de risque, selon moi, ajoute l’eurodéputée de la Région Sud-Est, la meilleure stratégie est aussi d’éviter le modèle industriel intensif, avec ses élevages concentrationnaires. Revenir à des exploitations de petites tailles, disséminées, et permettre aux animaux de se nourrir local, avec un usage approprié des pâturages. Si l’on veut réduire la dépendance de l’UE aux importations de sojabrésiliens ou américains, il vaut mieux cultiver plus de protéines végétales en Europe que réintroduire des protéines animales dans l’alimentation du bétail ! »

Articles similaires :

2 commentaires
  • Bonjour, après avoir voté pour la réintroduction des farines animales sous le nom de protéines animales transformées, vous venez nous dire que c’est dangereux… Qu’est ce qui a change depuis 2011. Tous les Français n’ont pas une mémoire de poisson rouge nourri aux « protéines animales transformées » (ça sonne mieux c’est vrai).
    Jérôme

  • Bonjour,
    Les farines animales…vaste sujet ! Pour moi il n’est pas vaste du tout car contraire aux lois de la nature. La nature se vengera un jour ou l’autre…Dommage que le bon sens ne soit pas à la portée de tous.
    Cédric

Par Michèle Rivasi

Suivez-moi sur Facebook

Suivez-moi sur Twitter