Appel intersectoriel pour l’établissement du logo Nutri-Score sur tous les aliments dans l’UE

COMMUNIQUÉ DE PRESSE, 28 avril 2020

Aujourd’hui, près de 40 parties prenantes de tous horizons – dont des groupes de consommateurs, des décideurs politiques, des universitaires, des entreprises alimentaires et des détaillants – appellent la Commission européenne pour rendre obligatoire le logo nutritionnel Nutri-Score dans toute l’UE. Cette étiquette nutritionnelle à code de couleurs sur le devant de l’emballage est essentielle pour aider les consommateurs à faire des choix alimentaires plus sains et incite les industriels à revoir leurs recettes.

Si la France a ouvert la voie à l’adoption du Nutri-Score, celui-ci reste volontaire et n’est pas assez visible dans les supermarchés.  Alors que la Commission européenne va prochainement publier sa stratégie « de la ferme à la table », qui vise à promouvoir une alimentation saine pour tous, ces acteurs multisectoriels interpellent la Commission européenne à présenter une proposition législative visant à introduire le Nutri-Score dans toute l’Union européenne[1].

Réaction de Michèle Rivasi, eurodéputée, membre de la commission parlementaire ENVI:

« Alors que l’Europe continue de faire face aux graves conséquences de la crise du Covid-19, la santé des citoyens européens est plus importante que jamais. S’il est impératif de lutter contre les menaces immédiates posées par le virus, les responsables politiques de l’UE doivent également s’attaquer aux risques sanitaires à long terme liés notamment aux régimes alimentaires déséquilibrés et à la malnutrition.

L’alimentation joue un rôle important dans le maintien d’une société saine et il est temps de lutter contre la malbouffe et les aliments ultra-transformés. Le coronavirus ne distingue d’ailleurs pas qui il infecte, mais il distingue ceux qu’il tue. L’obésité, le diabète et l’hypertension sont des facteurs de risque d’infection sévère[2]. Comme les taux de surcharge pondérale et d’obésité restent inquiétants dans l’UE, il est essentiel de mieux équiper les consommateurs avec des outils tels que le Nutri-Score pour les aider à faire des choix plus sains au supermarché et pour inciter les industriels à produire de meilleures recettes.

Rendons obligatoire le logo anti-malbouffe Nutri-score! »

Contexte :

Pourquoi le Nutri-score?

Un tiers des enfants et la moitié des adultes européens sont en situation de surpoids ou d’obésité́. Un excès pondéral augmente les risques de maladies chroniques, telles que le diabète et le cancer.  Il est clair qu’une action plus ambitieuse est nécessaire pour contribuer à endiguer cette crise de santé publique. 

De nombreux gouvernements nationaux et organismes publics internationaux, tels que l’Organisation Mondiale de la Santé[3], considèrent l’étiquetage nutritionnel en face avant des emballages comme l’une des solutions pour aider les consommateurs à faire des choix alimentaires plus sains en connaissance de cause.

Des recherches menées dans plusieurs pays montrent que Nutri-Score est actuellement le système le plus performant. Il aide les consommateurs à comparer la qualité nutritionnelle des aliments dans une gamme de produits et à faire des choix plus sains au supermarché.

Le règlement concernant l’information des consommateurs sur les denrées alimentaires (1169/2011) a introduit une nouvelle obligation importante pour les producteurs de denrées alimentaires, à savoir l’obligation d’inclure des informations nutritionnelles par 100 g/ml pour les principaux nutriments. Toutefois, ces informations se trouvent généralement au dos de l’emballage, en très petits caractères, et il manque cruellement un élément d’interprétation pour les consommateurs.  

Depuis que la France a officiellement approuvé le programme en 2017, la Belgique, l’Espagne, l’Allemagne, les Pays-Bas, le Luxembourg et la Suisse ont reconnu l’efficacité de Nutri-Score et l’ont également recommandé sur leur territoire. Néanmoins, comme la législation alimentaire actuelle de l’UE n’autorise de tels systèmes que sur une base volontaire, le potentiel de l’étiquette pour aider les consommateurs n’est pas encore pleinement exploité.  

L’engagement de Michèle Rivasi

Avec des associations de consommateurs, Michèle Rivasi a toujours soutenu ce logo développé par le professeur Serge Hercberg. En septembre 2016, Elle était en plateau avec Elise Lucet dans son émission sur le logo nutritionnel. Elle a ensuite relayé avec Eric Delanoy la pétition citoyenne qui a réuni plus de 250 000 signataires. En juillet 2017, Elle travaillé à faire du lien entre la Commission européenne et les industriels français qui sont en faveur du Nutri-Score (Leclerc, Auchan, Les Mousquetaires, Fleury Michon et Danone) en les invitant à venir présenter leurs arguments à Bruxelles[4].

Elle également lutté contre les industriels qui ont tenté de faire croire que le Nutriscore, retenu à l’époque par la Ministre de la santé Marie-Sol Tourraine, n’était pas soutenu par le nouveau gouvernement français ou contre ceux qui poussent à l’étiquetage Nutri-couleur. Cet étiquetage prête complétement à confusion, il rend bleu ce qui est rouge avec le Nutri-score. Les industriels doivent proposer des produits toujours plus sains et d’une plus grande qualité nutritive, et non duper les consommateurs!

Elle travaille actuellement à rendre ce logo Nutri-score obligatoire au niveau européen et lutte contre les mauvaises informations à son sujet[5].


[1] Lettre commune à Mme Stella Kyriakides, Commissaire européen à la santé et à la sécurité alimentaire, pour un logo Nutri-score obligatoire : http://www.beuc.eu/publications/beuc-x-2020-029_joint_letter_to_the_european_commission_re_mandatory_nutri-score.pdf

[2] Dernière etude  du centre américain de contrôle et de prévention des maladies: https://www.cdc.gov/mmwr/volumes/69/wr/mm6915e3.htm?s_cid=mm6915e3_w

L’excès de graisse corporelle induit un dérèglement immunitaire et une inflammation chronique qui est directement liée à la tempête de cytokines responsable du syndrome de détresse respiratoire aiguë observé dans la grippe et d’autres virus respiratoires: https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4717890/pdf/an010207.pdf

[3]   OMS, Plan d’action européen pour une politique alimentaire et nutritionnelle 2015-2020: http://www.euro.who.int/__data/assets/pdf_file/0010/254593/64wd14f_FoodNutAP_140426.pdf?ua=1

[4] https://www.michele-rivasi.eu/a-la-une/nutri-score-cinq-couleurs-pour-lutter-contre-lepidemie-dobesite

[5] https://www.michele-rivasi.eu/politique/non-a-linstrumentalisation-politique-du-nutri-score

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Par Michèle Rivasi

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