Évaluation des risques du glyphosate (Roundup) par l’EFSA: Monsanto peut dormir tranquille, la protection de la santé et de l’environnement attendra

L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a aujourd’hui jeudi 12 novembre 2015 présenté sa nouvelle évaluation du glyphosate, substance active du Roundup de Monsanto, l’herbicide le plus vendu au monde. Ce perturbateur endocrinien a été classé « cancérogène probable » par l’Organisation Mondiale de la Santé en mars 2015 mais l’EFSA maintient que la substance est largement sans danger. En Californie, le Roundup est même étiqueté dans les commerce pour indiquer que c’est un produit cancérigène.

Michèle RIVASI, Vice-Présidente du groupe Verts/ALE et membre de la commission « environnement et santé » au Parlement européen réagit:

« On assiste à une tragédie pour l’environnement et la santé de nos concitoyens. L’EFSA s’est basée sur les travaux de l’Institut allemand d’évaluation des risques (BfR) pour rendre son avis alors que les lacunes de ses travaux sont criantes tant le BfR a écarté des études essentielles qui ont démontré la toxicité du glyphosate et a pris en compte certaines études encore non publiées dans la littérature scientifique et non revues par les pairs. Cet avis de l’EFSA va totalement à l’encontre de sa mission première : appliquer le principe de précaution.

Depuis longtemps déjà, les écologistes exigent une réforme des procédures européennes d’homologation des pesticides et des tests de dépistage afin de garantir un examen indépendant et transparent. La santé des Européen-nes est en jeu. La Commission européenne ne doit pas suivre des recommandations qui facilitent le retour sur le marché d’un pesticide parmi les plus utilisés sur la base d’une évaluation des risques sous-estimée et favorable à l’industrie. Il n’est pas envisageable de permettre la réintroduction d’un pesticide quand autant de questions ont été laissées en suspens. L’EFSA a donc décidé de cajoler Monsanto au mépris de la santé de nos concitoyennes et nos concitoyens et nous espérons que la Commission ne suivra pas cette avis scandaleux. »
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Par Michèle Rivasi

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